Q&R
1. Que va changer le projet d’IDSE pour les habitants de l’île ?
Chez eux, rien ! Ils auront toujours de l’électricité. La différence probable, ce sera très certainement une amélioration de la qualité du courant : le radio-réveil devrait fonctionner et donner l’heure (sans qu’il y ait un décalage de 5 min en une nuit…), les ampoules ne pas griller tous les 6 mois etc… Aujourd’hui, cette mauvaise qualité du courant entraine des pannes successives sur les appareils électroménagers que de plus en plus d’assurance ne prennent pas en charge.
La différence, ce sera au niveau de la production d’électricité, car elle sera faite sur place grâce à des sources d’énergies propres et renouvelables telles que les marrées, le soleil ou le vent.
La distribution d’électricité sera plus fiable grâce à la remise en état de l’ancien réseau EDF et à la présence permanente d’un technicien sur l’île. La consommation d’énergie sera revue à la baisse grâce au pilotage intelligent de la demande et à la rénovation des maisons (systèmes de chauffage, isolation, etc..).
2. Comment l’île de Sein peut-elle acquérir son indépendance énergétique ?
Aujourd’hui, l’île est autonome vis à vis de la métropole car elle n’est pas reliée au réseau électrique de la côte. Mais elle reste totalement dépendante d’une énergie extrêmement polluante et dont le prix est destiné à augmenter encore et encore : le fioul. L’indépendance énergétique nécessite donc une production et une gestion locale de la production et de la distribution d’énergie. Elle est la seule réponse valable aux besoins spécifiques des insulaires en matière d’énergies propres.
3. Est-il possible d’utiliser toute l’année des énergies renouvelables locales ?
Oui, grâce à l’exceptionnelle géographie de l’île de Sein, il est tout à fait possible de produire assez d’énergie toute l’année en s’adaptant aux besoins saisonniers des habitants et des vacanciers. Sein possède à la fois des énergies terrestres ET marines ! Le projet d’IDSE propose de passer aux 100% énergies renouvelables d’ici à 10 ans en utilisant toutes les énergies disponibles, celles de la mer (marrées et houle), du soleil et du vent.
4. Des éoliennes ne risquent-elles pas de défigurer l’île et son patrimoine ?
Rappelons tout d’abord que l’éolien n’est qu’une des solutions possibles et qu’après la réduction des besoins, IDSE vise un mix énergétique pour des questions de diversités, de sécurité et de coûts. Par exemple, pour les besoins de chaleur en été, le solaire thermique aura certainement une place importante. Au stade actuel des études, nous ne savons pas précisément quels moyens de production seront installés ni combien.
Par ailleurs, ne nous trompons pas, le but d’IDSE et des habitants est au contraire de préserver l’île de Sein et son patrimoine. La préservation de l’île passe par le maintien d’une population permanente sur place. Et sans électricité à un prix abordable, sans emploi sur l’île toute l’année, il n’y aurait plus de population permanente. Sein serait totalement défigurée et perdrait tout son intérêt.
Le système actuel ne tenant que par des subventions (CSPE) qui ne pourront perdurer au rythme où elles augmentent aujourd’hui (la CSPE a quasiment décuplé en 10 ans pour ce qui concerne les îles), il est indispensable de le transformer. La question qui vient ensuite est : comment produisons nous le courant ? Toute personne qui connaît Sein peut répondre : en sortant du bateau, nous sentons le vent et entendons la mer. Nous avons là les deux meilleures ressources ancestrales de l’île. Qui plus est, la technologie éolienne est aujourd’hui performante et fiable, à faible coût (8,5 cent sur terre, estimé à 17 cent sur l’île), quasiment trois fois moins chère qu’avec un groupe fonctionnant au fioul.
Qui arrive à Sein voit par ailleurs plusieurs éléments : le phare, l’église et le pylône de téléphonie. Chacune de ces constructions ont eu, à un moment ou à un autre ses détracteurs. Mais ils ont eu et ont toujours une utilité pour la société. Et, pour le phare et l’église, ils font aujourd’hui entièrement partie du patrimoine.
Vient ensuite la notion subjective du « beau » ou du « pas beau ». Un petit tour sur les îles nordiques par exemple est très rassurant pour ceux qui s’inquiètent. Beaucoup trouve qu’une éolienne est jolie et que son mouvement apporte de la sérénité. Peut on dire la même chose du pylône de téléphonie ? Et …. qui demande de le supprimer ?
5. Si EDF n’intervient plus, que se passera t-il en cas de coupure d’électricité ?
Il faut tout d’abord préciser que, quelque soit l’entreprise (ou les entreprises) qui produit, distribue et fournit l’électricité, elle doit assurer le service public de l’électricité et doit respecter des règles décidées au niveau national, sous le contrôle notamment de la CRE (Commission de Régulation de l’Énergie). On peut comparer la fourniture d’électricité avec le service public de transport qui assure la liaison entre l’île et le continent. Le Conseil Général, autorité compétente, a missionné une entreprise privée (compagnie Penn Ar Bed) pour assurer ce service (dans le cadre d’une délégation de service public). Le Conseil Général contrôle le respect des clauses.
Une coupure d’électricité peut avoir deux origines : un problème de production ou un problème de réseau.
Pour la production, la société EDF travaille d’une part avec les gardiens de phare pour la surveillance et certaines opérations simples, et d’autre part avec un prestataire (BES principalement) pour la réparation et l’entretien des groupes. IDSE, comme EDF aujourd’hui pourra travailler avec la même entreprise ou une autre, pour l’entretien et la réparation des groupes. Pour les autres moyens de production, nous embaucherons probablement un technicien et nous conclurons des contrats de maintenance et d’assistance avec les constructeurs ou des prestataires spécialisés.
Pour la distribution, la société concessionnaire du réseau public de distribution ERDF, filiale d’EDF assure aujourd’hui les réparations du réseau et normalement l’entretien. Comme pour les groupes, ERDF envoie souvent un sous traitant ou vient elle-même pour rétablir le réseau. Tout comme la société ERDF, IDSE pourra aussi travailler avec des sous traitants ou un de ses agents pour les opérations simples. Il est à noter que le réseau est très ancien et plutôt en mauvais état, les pannes étant assez fréquentes. Il est probable que des travaux importants soient nécessaires et les pannes seraient alors moins fréquentes.
6. IDSE est-elle capable de garantir le prix de l’énergie dans la durée ?
Ces dernières années, le prix de l’électricité a augmenté et selon les prévisions, cela devrait s’amplifier les années à venir. L’idée aujourd’hui est qu’IDSE se cale au moins sur le prix du tarif régulé (tarif auquel tous les particuliers français ont droit).
Dans tous les cas, IDSE devra assurer le service public de l’électricité et la CRE notamment exercera son contrôle sur le service et en particulier les prix. Comme aujourd’hui, les tarifs sont décidés en accord avec les acteurs, la CRE et EDF principalement.
Il faut aussi signaler que les associés d’IDSE qui possèdent un compteur électrique sur l’île ont le pouvoir de décision au sein d’IDSE. C’est une énorme différence par rapport au système actuel. Qui connaît et rencontre aujourd’hui dans les rues de Sein le Président d’EDF ? Par contre, le Président d’IDSE, tout le monde le connaît et peut le voir tous les jours !